9 Jours avec Charles de Foucauld

exaucée. Charles croit : « Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui. » Entrée à la trappe de Notre-Dame-des-Neiges en 1890, il la quitte définitivement en 1900, sans avoir prononcé de vœux solennels, et en ayant entrecoupé la vie monastique de trois années comme jardinier auprès des Clarisses à Nazareth. Un pèlerinage en Terre Sainte lui a en effet révélé sa vocation : suivre Jésus dans sa vie cachée, au milieu des hommes. Le « frère universel » Ordonné prêtre à 42 ans, il prend le chemin de l’Algérie : d’abord l’oasis de Béni-Abbès, aux portes du Sahara. Il libère des esclaves par leur rachat et écrit : « Je veux habituer tous les habitants à me regarder comme leur frère, le frère universel ». Puis il part pour Tamanrasset, dans le désert du grand Sud, pour rejoindre ceux qui sont « les plus délaissés, les plus abandonnés ». Homme de grande prière, plaçant l’eucharistie au centre de toute son existence, il soigne ses frères Touaregs, traduit l’Évangile dans leur langue et croit à la puissance de la Présence réelle. Trahi par l’un de ceux qu’il avait soignés, il meurt assassiné le 1er décembre 1916. Un peu plus tôt il avait noté : « Demain, dix ans que je dis la sainte messe dans l’ermitage de Tamanrasset ! et pas un seul converti ! Il faut prier, travailler et patienter. » La famille spirituelle deCharles de Foucauld comprend aujourd’hui plusieurs associations de fidèles, des communautés religieuses et des instituts séculiers de laïcs ou de prêtres. Son rayonnement est immense. Jean de Saint-Cheron VIE DE CHARLES DE FOUCAULD Né en 1858 dans une famille pieuse de la vieille noblesse française, Charles est élevé par ses grandsparents. Marqué par son grand-père colonel dans l’armée française, il entre à 18 ans à Saint-Cyr comme élève officier. C’est le début d’une vie dissipée, qui durera plusieurs années. Le chemin du désert Finalement déçu et fatigué par les salons et les jouissances trop faciles, il prend le chemin du désert. Non d’abord pour des raisons spirituelles, mais par attrait pour l’aventure. Il démissionne de l’armée en 1882 et part au Maroc, dans le cadre d’une mission de reconnaissance géographique et de cartographie. Mettant ses pas dans ceux d’un guide juif, Charles de Foucauld – qui s’est mis à étudier les langues et les cultures sémitiques – travaille brillamment et découvre l’altérité. Il s’ouvre à un autre monde. La conversion À l’âge de 28 ans, revenu à Paris profondément marqué par la foi des musulmans qu’il a rencontrés auMaroc, il se sent attiré par le christianisme délaissé depuis l’enfance. Il fait alors la rencontre de chrétiens dont la finesse de pensée l’intrigue. À l’église SaintAugustin, il fréquente l’abbé Huvelin qui restera son directeur spirituel jusqu’à sa mort en 1910. Soudain abandonné à la miséricorde divine, sa prière « Seigneur, si tu existes, fais que je te connaisse », est 59 58

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