Le testament spirituel de Pauline-Marie Jaricot Pour vous satisfaire, ma très chère et honorée sœur, je réponds à votre lettre en toute simplicité […]. Aimer son prochain dans la charité de Dieu et pour ainsi dire avec le Cœur de Dieu en toutes personnes et accordant à chacune dans une vue de foi le respect qui lui est dû selon le rang qu’elle tient, soit dans l’Église, soit à notre égard, c’est pratiquer cette voie de simplicité. L’âme ainsi détachée est apte à voir Dieu, c’est-à-dire que libre de toute attache, goût et appréhension et voulant tout ce que veut son Dieu, l’œil de sa foi est pur et sans obstacle pour comprendre les enseignements de la sainte Église concernant Dieu, ses promesses et les mystères proposés à notre adoration, autant que les infirmités de cette vie peuvent le permettre. Ainsi nous ne pouvons comprendre comment Dieu daigne habiter les splendeurs du ciel et enmême temps s’humilier jusqu’à s’anéantir pour ainsi dire dans le sacrement de son autel, mais par la foi en croyant ce mystère nous pouvons selon plus ou moins de pureté et de simplicité de cœur concevoir par-là quelle est la Majesté et la sainteté de Dieu puisque l’humanité divinisée en Jésus Christ s’offre, adore, demande et se tient dans une telle humiliation pour réparer, suppléer à ce qui manque au genre humain pour rendre à Dieu de dignes hommages et pour obtenir ses grâces pour la terre. […] 60
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