BenoitXVI

Les deux heureuses années de philosophie à Freising achevées, Joseph, passionné par la recherche, demande à intégrer la faculté de théologie de Munich. L’université étant en ruines, les étudiants sont installés dans l’ancienne résidence de chasse des rois de Bavière. Le confort est rudimentaire, la nourriture, frugale. Les cours sont dispensés dans la serre du château. L’hiver, on y gèle ; l’été on suffoque. Deux figures de professeurs le marquent particulièrement. Gottlieb Söhngen est pianiste comme lui. Il possède surtout la passion de la Vérité et la manière dynamique héritée de saint Thomas d’Aquin de s’ interroger sans cesse sur le sens de la réalité. Sa méthode pour répondre à la question actuelle de la Vérité est faite d’un examen attentif des Pères de l ’Église et de théologiens plus récents. Elle enthousiasme le nouvel étudiant. Quant à Friedrich Wilhelm Maier, il est professeur d’exégèse du Nouveau Testament et un des précurseurs de la méthode historico-critique20 appliquée aux évangiles. La question de sa vocation se pose à Ratzinger de manière éprouvante alors que s’approche le moment de la décision irrévocable. Il ne veut pas choisir le sacerdoce en raison de son seul amour de l ’étude théologique. S’il devient prêtre, il veut adhérer de tout son cœur à l’ensemble du ministère, avec toutes ses exigences. Or, il se trouve timide, peu sportif, dépourvu de sens pratique… Réussira-t-il à inspirer l ’amour du Christ à la jeunesse ? Saura-t-il s’y prendre avec les vieillards et les malades ? Une vive amitié avec une belle étudiante dont il taira toujours discrètement le nom bouleverse son cœur ; 22 • BENOÎT XVI UN GRAND OUI, AU SACERDOCE Lorsque Joseph intègre la faculté de théologie de Munich, la ville est encore défigurée par les stigmates de la guerre. B E N O Î T X V I L’homme © Leemage

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