Femmes dans la Bible

Femmes dans la Bible – Ève, mère des hommes 12 È ve, traditionnellement qualifiée de première femme, mère du genre humain, mère de l’humanité, apparaît au chapitre 2 du livre de laGenèse. L’origine de sa création, de sa « faute », et son statut dans l’histoire du salut ont fait couler beaucoup d’encre, suscité de nombreuses interrogations et se sont finalement révélés sources d’inspiration artistique d’une rare densité comme en témoigne la production pictu- rale à travers les siècles. Il n’en reste pas moins vrai qu’Ève demeure cette parente énigmatique de l’humanité à travers laquelle se rêve un Éden perdu. UNMYTHE DES ORIGINES Comme dans tous les mythes des origines, la naissance des premiersêtreshumainsestenveloppéedemystères,celled’Adam et Ève ne l’est pas moins que les autres. Il est dit au chapitre 1 de la Genèse qu’après avoir créé les astres, la terre, les animaux, Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme (Gn 1, 27). Mais il est dit aussi au chapitre 2 que Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant (Gn 2, 7) puis il lui donna le jardin d’Éden, les animaux, mais rien ne lui correspondant, il fit tomber sur lui un sommeil mys- térieux et façonna avec une de ses côtes une femme qu’il lui amena (Gn 2, 21-22). Alors l’homme s’écria : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish » (Gn 2, 23). Ces deux pas- sages offrent une variation sur la naissance d’Ève, le premier ayant suscité bien des hypothèses sur une androgynie origi- nelle de l’humanité, le second ayant plutôt nourri une réflexion sur la dépendance de la femme par rapport à l’homme et, plus positivement, sur l’unité des époux, leur fusion charnelle et spirituelle. LA CONFRONTATIONAUMAL Mais la Genèse ne raconte pas que la création du monde, elle dévoile le destin tragique de l’humanité confrontée au Mal. Dans cet Éden originel, il y a un interdit : ne pas manger les fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, afin de ne pas en mourir (Gn 2, 17). La liberté de l’homme est confron- tée à la conscience de ses actes. C’est la femme, qui ne porte

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