La divine bibliothèque

17 Prologue même pour recevoir un coup de canne) aux côtés d’œuvres plus obscures et moins répertoriées. Des œuvres sublimes d’un bout à l’autre aux côtés d’œuvres décidément mineures, qui pourtant nous ont conquis par le sujet traité, ou par l’approche envisagée pour le traiter, ou encore parce qu’elles intercalent de temps en temps des pages mémorables dans lesquelles jail- lit une idée qui nous convainc, une phrase qui nous émeut, une observation qui nous interpelle. Ceux d’entre nous qui se consacrent au sauvetage des livres gardent dans leur âme une lueur de compréhension divine, qui tend toujours à sauver, plutôt qu’à condamner, quiconque s’en approche. Tous les ouvrages de cette Divine bibliothèque nous parlent de Dieu et de l’alliance que Dieu a entamée avec l’homme, qui embrasse tout son être spirituel et corporel et qui atteint l’une de ses expressions les plus glorieuses à travers la littérature. Mais la littérature, même la plus divinement inspirée, ne peut éviter de se confronter au « drame » humain qui se trouve au cœur de tout art digne de ce nom. Éviter cette confrontation revient à rejeter le dogme du péché originel, qui nous montre les conséquences du mal dans la nature humaine. Tel est le cas pour la littérature futile dont les valeurs morales sont brouillées au point de devenir interchangeables, ou pour la littérature cynique dans laquelle le mal devient fatalement invincible et où la capacité de l’homme à le combattre et à le vaincre est niée. Dans la sphère catholique, cette infection puritaine a également eu des conséquences désastreuses, donnant naissance à une littérature infantilisée qui rejette le principe de felix culpa et de la nature dramatique de la vie humaine, cette « liberté imparfaite » qui caractérise la lutte de l’homme en quête de rédemption, en quête du Rédempteur. Une lutte qui, comme

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