La divine bibliothèque

La divine bibliothèque 28 écoutant les plaintes de Sigismond et tente de la capturer, pour la remettre au roi Basile (père de Sigismond, ce que nous décou- vrirons après). Mais il apprend par la suite que Rosaure est sa fille, ce qui le place devant un dilemme insoluble. Dans la scène suivante, le roi Basile avoue avoir emprisonné Sigismond dans une tour, souhaitant conjurer le sort après que les astrologues ont prédit à sa naissance qu’il serait un prince cruel. Le deuxième jour, le roi Basile décide de mettre à l’épreuve Sigismond et lui administre un narcotique pour l’emmener au palais, où il se comporte de la manière la plus violente et la plus extrême, confirmant la prophétie des astrologues. Son père ordonne donc de le renvoyer dans sa tour. Lorsqu’il s’y réveille, Clothalde lui fait croire que tout ce qui s’est passé dans le palais n’a été qu’un rêve, pour que Sigismond admette que « vivre n’est qu’un rêve » et que le pouvoir humain n’est qu’un mirage. Il renie alors son caractère orageux. Le troisième et dernier jour, le peuple libère Sigismond et l’acclame comme un prince. Mais au lieu de profiter de la situation pour destituer son père, Sigismond se prosterne devant lui et se repent de son orgueil passé, agissant désormais comme un prince prudent, avec une véritable crainte de Dieu. La densité philosophique et la beauté expressive de ses nom- breux vers font de La vie est un songe l’une des œuvres les plus pertinentes de notre littérature classique (notamment les déci- mas * de Sigismond au début du premier jour, et au terme du deuxième jour). Dans cette œuvre qui s’articule autour d’un thème traditionnel (« Toute vie est un rêve / Les rêves sont des rêves »), Calderón soulève de nombreuses questions brûlantes, * [NdT] Versification espagnole : décima , strophe de dix vers octosyllabiques.

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