Les rois mages

Votre métier est merveilleux ! Comment devient-on maître santonnier ? En étant un artisan passionné ! En aimant modeler la terre avec minutie, patience, concentration ! En maîtrisant aussi les techniques pour créer des personnages, les sculpter, fabriquer des moules, peindre... Combien de personnages avez-vous créés ? Et comment fabrique-t-on un santon ? Nous avons plus de 900 modèles différents pour façonner des santons entre 2 et 15 cm de haut. Chez Carbonel, on tient à la tradition, c’est essentiel pour que cela reste beau ! Car imagine-toi que les santons sont fabriqués en Provence depuis 1800. Pour créer un personnage, on sculpte avec soin la pâte de terre pour en faire un personnage typique. Ensuite on réalise un moule original avec son empreinte. Coupé en deux, ce moule servira de modèle pour les moules de production : ceux dans lesquels on fabrique les santons, un par un, en pressant de la pâte de terre à l’intérieur. Quel beau métier vous faites ! Oui, c’est une grâce et je me réjouis car chaque année, dans les maisons, mes personnages animent les crèches. Et pour moi, sur mon établi, c’est un Noël chaque jour ! Propos recueillis par Cyril Lepeigneux Quel travail délicat et précis avant que le santon prenne vie sous vos yeux ! Sortis du moule, on enlève la terre en trop et on laisse sécher complètement chaque santon. Puis on les enfourne pour une cuisson progressive de 24 heures avec, au milieu, un pic à 1 000°C durant 10 minutes pour que cette terre devienne céramique. Si on ne respecte pas ces exigences, c’est la casse assurée ! Ensuite, c’est la peinture ; là aussi c’est délicat ! Y a-t-il autant de moules que de personnages ? Nos moules en plâtre s’usent après la fabrication de 500 santons. Je dois donc en sculpter de nouveaux tous les jours. Cela prend 4 à 5 heures par moule pour qu’il soit impeccable. Quel est votre personnage préféré ? Difficile à dire... Je les aime tous et les connais par cœur ! En ce temps de Noël, je choisirais le plus généreux : le Bartoumieu. En patois provençal, c’est le nom du bon vivant qui porte et partage un panier plein de bonnes choses à manger. Philippe maître santonnier chez Marcel Carbonel L’interview de / N° 2 34

RkJQdWJsaXNoZXIy NzMzNzY=