TH-12-Le chocolat

Il était… DOSSIER Le cacao vient d’Amérique centrale et a voyagé durant des siècles pour venir jusqu’à nous ! À la mode espagnole Quand Christophe Colomb arrive en Amérique, il découvre des fèves de cacao, qu'il prend pour des amandes ou, selon la légende, des crottes de chèvre. C’est Hernan Cortès qui s’y intéresse en 1519, quand l’empereur aztèque Moctezuma lui offre à boire du xocolatl pour honorer sa venue, croyant voir débarquer le dieu Quetzalcoatl ! Cortès comprend tout de suite la valeur du cacao et le rapporte en Espagne avec les produits du Nouveau Monde : la pomme de terre, le maïs, le piment, le tabac, les haricots et la tomate. Les premiers Espagnols à goûter au chocolat trouvent son goût horrible ! Il est amer et pimenté. Pour l’adoucir, des religieuses remplacent le piment par de la vanille et ajoutent du sucre de canne, de la cannelle ou du clou de girofle. Boire du chocolat chaud, mélangé à de l’eau, du café ou du vin, devient alors une mode. Elle se répand à la cour d’Espagne et dans l’armée, pour notamment combattre la fatigue. En tablette ou au petit déjeuner Le chocolat à croquer apparaît quant à lui au xixe siècle, grâce à l’industrialisation. En 1836, le chocolatier Menier invente la première tablette de chocolat à croquer (voir pages 22-23). Tu aimes boire un bon chocolat chaud au petit déjeuner ? Cette habitude n’existe pourtant que depuis le début du xxe siècle. Avant, le petit déjeuner était composé de soupe et de pain trempé dans du vin. une fois... Le chocolat a inspiré de nombreuses affiches de « réclames » comme celle (au centre) du grand artiste Alfons Mucha ! 14 / N° 10 Le mot « chocolat » vient du mot aztèque xocolatl qui désignait une boisson chocolatée au goût plutôt amer. savais-tu ? Le Sacré pour les Mayas Les premiers à l’utiliser sont les peuples anciens d’Amérique, notamment : les Olmèques, vers 1200 av. J.C., puis les Mayas, vers l’an 600 av. J.C., suivis par les Aztèques, au xiie siècle. Pour les Mayas, le cacao est sacré. Ils nomment le cacaoyer : « arbre des dieux » (cacahuaquchtl, en maya). Ils ont même un dieu du cacao : Ek Chuah. Ils utilisent les fèves de cacao pour préparer une boisson chocolatée à base d’eau, agrémentée d’épices, de miel, de farine de maïs ou de piments. Ce breuvage sacré est réservé aux nobles et aux guerriers, ou servi lors de rites religieux. Ces fèves précieuses servent aussi aux Mayas de pièces de monnaie. Ainsi, un lapin en coûte 10 ; un pot en terre, entre 12 à 25 ; et un esclave, 100. On a même retrouvé les comptes d’un marchand de cette époque. Incroyable, non ? Roche gravée représentant un cacaoyer ainsi quʼun Maya. Hernan Cortès, lʼexplorateur espagnol. 1200 av. J.C. 1519 La boisson chic dans les cours dʼEurope ! À la cour des rois de France C’est en 1615 que le chocolat chaud arrive à la cour de France, par la reine Anne d’Autriche, d’origine espagnole, lors de son mariage avec Louis XIII (Anne d‘Autriche sera la mère de Louis XIV). On le boit alors avec de l’eau ou du lait chaud, agrémenté de cannelle, de vanille ou de miel. Des ingrédients qui valaient à l’époque une telle fortune que le chocolat était réservé à l’usage exclusif des cours royales d’Europe et de la haute aristocratie ! Bien des années plus tard, en 1753, le naturaliste (expert en plantes et en animaux) suédois Linné baptisera officiellement le cacaoyer : Theobroma cacao, ce qui signifie « cacao nourriture des dieux ». 1615 1836 12 Calcul chocolaté Quel pourcentage de cacao y a-t-il dans cette tablette de chocolat au lait ? Pour le savoir, essaye de résoudre cette suite logique. Solution page 45. N° 12 / 15 Par Gaëlle Tertrais 1 2 6 9 22 16 ? 7 3 4

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