Compagnon Careme 2024

– 10 – Laissons-nous émerveiller Au commencement, l’émerveillement Nous avons tous, déjà, poussé la porte de l’émerveillement. Cet instant inattendu où d’un seul coup, il nous envahit, semble nous remplir tout entier. Il nous attendait, là, en guet-apens, dans ce chant, le rire de cet enfant, le murmure du vent. Il nous saisit, en un clin d’œil, dans ce visage, ce paysage, cet éclairage. Dans cette pensée, cette idée, ce coup de crayon, ce flocon… Et cette expérience compte parmi les plus belles de nos existences. Notre roue de hamster s’arrête. Pause image. Pendant un instant, le voile se lève. S’enlève. Et puis, on se relève. D’un élan qui, secrètement, n’est plus tout à fait le même. Notre trajectoire, furtivement, s’est laissé dévier. L’émerveillement, don du Saint-Esprit L’époque que nous vivons est anxiogène. Crises en tous genres, climat, paupérisation, insécurité, perte de sens et d’espérance… Le poids de ce temps est le nôtre, nous n’en aurons aucun autre à vivre que celui-ci. Le Carême, qui nous appelle à la conversion et à nous tourner vers l’« essenCiel », est propice pour « penser l’émerveillement ». Pour (re)prendre conscience de la force puissante de cette science de la vie, véritable don du Saint-Esprit. Mais d’abord, qu’est-ce que l’émerveillement? Pour Socrate, « la sagesse commence dans l’émerveillement ». L’émerveillement est au commencement de tout. Il n’est pas qu’une simple émotion, niaise ou enfantine. Ni une fuite du monde réel. Mais une clé vers une porte qui nous ouvre vers l’essentiel. C’est un antidote souverain contre le

RkJQdWJsaXNoZXIy NzMzNzY=