La priere dans l'art

 Des espaces de prière le ventre de Marie. Les spectateurs qui lisent l’image du haut vers le bas comprennent ainsi que, dans le corps de la Vierge, le Verbe s’est fait chair sans compromettre la pureté de sa mère par des désirs luxurieux. Cette victoire de la pureté sur la luxure est ensuite qualifiée en termes bibliques par deux scènes figurées sur le pavement au sol, visibles entre l’ourlet de la robe de Marie et le coussin rouge : Samson renversant la colonne du palais philistin (Jg 16, 29-30) et David décapitant Goliath (1 S 17, 51). Ces événements violents, situés au premier plan et à côté du coussin, sont clairement destinés à suggérer la nature héroïque de l’humble obéissance par laquelle Marie a permis à Dieu d’accomplir des « merveilles » dans sa vie, comme elle le dira elle-même dans le Magnificat (Lc 1, 49). Bien qu’elle se déroule dans une église, cette Annonciation qui présente Marie comme la figure suprême de l’histoire d’Israël semble en effet faire écho aux paroles du Magnificat, où Marie affirme que le nom de Dieu est saint et que sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. [...] Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais » (Lc 1, 51-55). Et tout cela se passe dans le contexte de la prière : les mains et les yeux levés de Marie

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