Les rois mages

Solution page 40. Suivez l'étoile Jeu du miroir Un message secret a été envoyé aux rois mages. Ils ne parviennent pas à le déchiffrer. Si tu le lis à l’envers, dans un miroir, tu sauras ce qu’ils doivent découvrir... la veille du départ de son père. Qu’il avait été difficile de sacrifier lamagnifique chevelure qui faisait sa fierté ! Elle avait presque pleuré en voyant les longues mèches joncher le sol, mais c’était à ce prix qu’elle pourrait se glisser dans la caravane, incognito. Le lendemain matin, elle avait soigneusement caché sa nouvelle coupe sous un foulard, le temps de dire au revoir à son père, puis s’était précipitée dans sa chambre. Quelques jours auparavant, elle avait récupéré les vêtements devenus troppetits d’un jeune serviteur de son père : elle les avait rapidement enfilés avant de se faufiler à l’arrière du convoi. Depuis, elle évitait soigneusement le groupe de savants et tâchait de ne pas se faire remarquer des serviteurs qui la connaissaient. Jour après jour, elle avait refoulé sa fatigue. Elle avait refusé de se plaindre de ses nombreuses courbatures et avait continué à chevaucher, vaillamment, portée par la flamme et la voix. Regardant l’étoile dans le ciel, Sara se sentit à nouveau submergée par ce sentiment doux et violent à la fois qu’elle ne comprenait pas mais qui emplissait tout son être : quelqu’un l’attendait, elle, quelque part. La nuit était d’un noir profond. Ils avaient quitté Jérusalem dans l’après-midi et, sur les indications du roi Hérode, se dirigeaient vers Bethléem. L’étoile, qui avait un temps disparu, brillait à nouveau dans le ciel, semblant s’être arrêtée en pleine campagne. Soudain, Sara plissa les yeux : là, dans l’obscurité, il y avait une lumière ! Elle semblait provenir d’un cabanon, à la lisière d’un village. Alors que son père et les autres savants s’arrêtaient au seuil de la porte, la jeune fille porta sa main au cœur : elle tituba, tant l’émotion la consumait. « Il » était là. Elle le sentait, elle le savait. Elle prit une grande inspiration et s’approcha de la maisonnette. Sans mot dire, elle se faufila parmi la cohorte des serviteurs : le feu dans sa poitrine s’était éteint et une immense paix l’emplissait. Elle tomba à genoux à côté de son père et leva les yeux. Là, sur la paille, enveloppé d’un simple lange, Il était bien là. Elle Le vit, et elle crut : c'était le Fils de Dieu, tout amour. 24 / N° 2

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