PRENDS_MON_AME_Flip

bientôt la nuit obscure qui l’environnera de ses ténèbres jusqu’à sa mort… Les seules choses qui demeurent constantes tout au long de sa petite voie, ce sont l’esprit d’enfance spirituelle 5, d’abandon total et, bien sûr, finalement, la seule bonne solution à tout : l’AMOUR. UNE ULTIME CONVERSION, LE COMMANDEMENT DE L’AMOUR C’est précisément eu égard à l’AMOUR que la petite Thérèse va vivre son ultime « conversion », à la dernière étape de sa vie, comme un accomplissement. Alors qu’elle est entrée dans la phase terminale de la terrible maladie qui va l’emporter un an plus tard, elle n’a même pas la consolation de voir la nuit obscure de la foi, où elle est plongée, s’éclairer de la moindre lueur 6. Et quand sa sœur aînée et marraine, MarieLouise – en religion sœur Marie du SacréCœur –, lui demande sa recette pour aimer le bon Dieu comme elle l’aime, Thérèse lui répond : « Ce sont, à vrai dire, les richesses spirituelles qui rendent injuste, lorsqu’on s’y repose avec complaisance et que l’on croit qu’elles sont quelque chose de grand…7 ». Cet avertissement, en forme de testament, s’adresse aussi à nous tous qui voudrions tant suivre Thérèse sur sa petite voie de l’AMOUR, et y être accompagnés par elle, jusqu’au bienheureux accomplissement chrétien de nos vies. À partir de son expérience, vécue personnellement et acquise comme adjointe de la maîtresse des novices, – expérience qui montre que ce sont les richesses spirituelles qui peuvent nous détourner de la petite voie de l’AMOUR –, la petite Thérèse va redécouvrir, pour ainsi dire, l’extraordinaire puissance divinisatrice du Commandement nouveau de Jésus. Pour Thérèse, aimer les autres pour l’amour de Dieu a toujours été le moyen privilégié de la petite voie, le seul moyen d’y vérifier, dans le réel, que l’on aime Dieu en acte et en vérité et ce, plus encore, depuis qu’elle ne ressent plus l’amour de Dieu. Mais en cette ultime étape, la méditation du Commandement nouveau lui fait prendre conscience qu’enmettant en pratique le Commandement de Jésus, « son Commandement à lui », il ne s’agit plus d’aimer les autres pour l’amour de Dieu, mais de l’amour de Dieu 8. IL N’Y A QU’UN SEUL AMOUR En fait, la petite voie de l’AMOUR selon sainte Thérèse, rejoint alors la voie qui surpasse toutes les autres, celle-là même que désigne saint Paul dans son épître aux Corinthiens (1 Co 12, 31). Et saint Paul d’affirmer catégoriquement que, hors de cette voie, tous les dons spirituels ne sont rien (1 Co 13, 1-3). Thérèse nous l’avons vu, va jusqu’à nous avertir qu’ils peuvent nous rendre injustes. Cette voie qui, selon saint Paul, seule demeure en vie éternelle – celle qu’il révèle solennellement dans son « Hymne à la Charité » et que la petite Thérèse a si merveilleusement suivie et promue avec son génie et son charisme propre –, cette voie consiste en ce que par la grâce du Commandement nouveau, notre amour des autres soit la manifestation tout à la fois de l’amour de Dieu pour les autres, de notre amour personnel pour Dieu et de l’amour de Dieu pour nous personnellement : il n’y a qu’un seul AMOUR. C’est pour cela que saint Jean peut 5

RkJQdWJsaXNoZXIy NzMzNzY=