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affirmer en toute vérité : « L’amour de Dieu consiste à garder son Commandement » (1 Jn 5, 3), et encore : « Si nous nous aimons les uns les autres [comme Jésus nous a aimés], Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection » (1 Jn 4, 12). Il n’y a qu’un seul AMOUR parce que Dieu est AMOUR (1 Jn 4, 8). « Je veux faire aimer l’AMOUR » disait Thérèse. Sa petite voie ne nous propose pas d’autre but que de nous conduire à faire que l’AMOUR de Dieu atteigne en nous sa perfection. « NOUS SERONS JUGÉS SUR L’AMOUR » Quand Jésus reviendra dans la gloire et que nous le supplierons une dernière fois : « Ô prends mon âme, prends-là Seigneur ! », c’est précisément sur ce critère véridique de notre amour de Dieu que nous serons jugés. Et sur ce critère-là seulement (Mt 25, 31-46). En ce sens, le maître spirituel de la petite Thérèse, docteur ès nuits obscures, saint Jean de la Croix, disait : « Nous serons jugés sur l’amour ». Dans l’esprit de la petite voie, il nous faut encore préciser : nous serons jugés sur l’AMOUR, par l’AMOUR. Ne nous méprenons donc pas, la petite voie de l’amour de Dieu telle que réellement parcourue par la petite Thérèse, est terriblement exigeante : elle se propose à nous comme un chemin à parcourir dans notre vie réelle, en actes et en vérité et non en pensée et en discours (1 Jn 3, 18). C’est une petite voie désirable par sa simplicité, son esprit d’enfance et d’abandon, mais redoutable aussi au sens d’étroite selon l’Évangile (Mt 7, 13-14) ; une voie où il n’est question que de « tout donner et de se donner soi-même » ; une voie escarpée qui mène de conversion en conversion, pour aller de l’amour de Dieu tel qu’il nous plaît de l’éprouver (« les richesses spirituelles ») à l’amour de Dieu tel que Dieu nous aime et se donne réellement à être aimé jusqu’à ce que Jésus revienne, c’est-à-dire dans la mise en pratique du Commandement nouveau. Une petite voie qui consiste à aimer les siens qui sont dans le monde et à les aimer jusqu’au bout, jusqu’à donner sa vie pour eux. Une petite voie qui pourra se révéler un chemin de croix. 1. Céline Martin, Conseils et souvenirs, Cerf-Desclée de Brouwer, 1973. 2. « On lui demandait sous quel nom nous devrions la prier quand elle serait au Ciel : “Vous m’appellerez petite Thérèse”, répondit-elle ». Céline Martin, Ibid. 3. Notamment le jour de Noël 1886. Voir page 62. 4. Thérèse elle-même minimisera ses expériences spirituelles pour mettre en avant la simplicité de sa petite voie : « humilité, pauvreté spirituelle et confiance en Dieu ». En ce sens, sa sœur Céline, sœur Geneviève de la Sainte Face en religion, écrit : « Le Summarium a enregistré cette réponse que je fis au sujet des dons surnaturels [de Thérèse] : “Ils ne furent que très rares dans la vie de la Servante de Dieu. Pour moi, je préférerais qu’elle ne fût pas béatifiée, plutôt que de ne pas donner son portrait comme je le crois exact en conscience.” » Céline Martin, Ibid. 5. « C’est l’Évangile même, le cœur de l’Évangile qu’elle [Thérèse] a retrouvé, mais avec combien de charme et de fraîcheur : “Si vous ne redevenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux” (Mt 18, 3) » Pie XII. 6. À l’été 1897, Thérèse écrit à mère Marie de Gonzague : « Lorsque je chante le bonheur du ciel, l’éternelle possession de Dieu, je ne ressens aucune joie, car je chante ce que je veux croire. » Thérèse de Lisieux par elle-même, GrassetDesclée de Brouwer 1997. 7. Ibid. Thérèse a beaucoup médité et commenté la conclusion du Discours sur la Montagne, Mt 7, 21-23 : « Ce n’est pas en me priant “Seigneur !“, “Seigneur !“ qu’on entre dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là [au jour du Jugement dernier], beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons parlé ? En ton nom que nous avons remis les péchés ? En ton nom que nous avons réalisé des œuvres merveilleuses ?“ Alors je leur déclarerai : “Je ne vous connais pas. Partez loin de moi, vous qui vivez dans l’iniquité“ » (Tr. de l’A.). 8. Voir page 178 la lettre de Térèse à mère Marie de Gonzague (Manuscrit C). 6

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