Vivre la prière en famille

10 nous associe à cette prière du Père et du Fils: « Que ton règne vienne. » Dieu, en son Fils, nous a montré qu’il est le premier à se mettre à genoux pour que l’homme soit relevé (Jn 13, 3-5). Il s’agit donc moins de « faire sa prière » que d’accueillir la prière de Dieu en nous. Ou pour le dire autrement, de l’abriter en nous et de l’habiter. Jésus nous le fait comprendre au soir du Jeudi saint : « Demeurez en moi, comme moi en vous… Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour » (Jn 15, 4.9). Prier, c’est entrer dans cette relation d’amour qui est entre le Père et le Fils. Prier, c’est vivre cette qualité de relation qui est le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi (Ga 5, 22-23). Voilà tout ce qu’il nous faut demander dans la prière. Car prier, c’est demander avec confiance : « Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 9-13). Qu’est-ce qu’une « bonne prière » ? Nous comprenons donc que nos critères pour évaluer notre prière personnelle et commune sont souvent inappropriés : respect du déroulement et des formules, absence de distractions, etc. Nous sommes de très mauvais juges de nous-mêmes et des autres. Ce qui fait la qualité de notre prière, c’est l’amour que nous y mettons. Ce qui implique nécessairement que la prière résulte de notre liberté et de notre désir. Car si l’amour est un commandement, il n’est pas un ordre: nul ne peut être obligé à aimer. Le commandement de l’amour est une route tracée vers la vie éternelle, qui est d’aimer: « Tu aimeras… » (Mc 12, 30-31). Et ce qui favorise l’amour, c’est l’écoute : « Écoute… tu aimeras » (Mc 12, 29.30). La qualité d’une prière commune

RkJQdWJsaXNoZXIy NzMzNzY=