Vivre la prière en famille

Les obstacles à la prière Pour commencer à prier en famille, il est nécessaire de commencer par enlever les obstacles qui nous empêchent de prier. Le principal obstacle à la prière, c’est notre manière de croire à la prière. Croyons-nous vraiment à la prière ? Reconnaissons qu’il y a un recoin de notre tête où l’on imagine la chose suivante : Dieu est derrière un grand mur ; il ne nous voit pas et il est un peu sourd ; alors il faut crier très fort, et plusieurs fois, pour attirer son attention et qu’il s’intéresse à nous. Nous crions, nous crions, mais nous sommes rarement exaucés comme nous le voulions. Dieu aurait-il mal entendu ou mal compris ? Serait-il indifférent à nos malheurs ? Jésus est plutôt sévère sur cette façon de concevoir la prière : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé » (Mt 6, 7-8). Un autre obstacle vient de notre façon de penser à la prière et de parler d’elle. On dit : « il faut faire sa prière… réciter ses prières… » Il y a une manière d’aborder la prière qui la fait curieusement ressembler à un exercice de maths, ou à un devoir de poésie. Ce n’est probablement pas le meilleur moyen de la rendre attirante. Surtout après une journée d’école ou de travail ! Cela laisse croire que pour prier, il faut bien se concentrer et ne pas se laisser distraire. Alors nous faisons la chasse aux bruits, à tout ce qui pourrait nous déranger. Et, en général, les premiers à nous déranger, ce sont les autres… Nous confondons la concentration et le recueillement. La concentration, c’est une action cérébrale et nerveuse, une focalisation de toute notre attention sur une seule chose, ici penser à Dieu. Le recueillement, c’est une action du cœur, le recueil de toutes les belles choses que nous voulons présenter à Dieu, comme un bouquet. La concentration ne vise pas une relation. Le recueillement nous tourne vers l’autre. Jésus nous parle avec précision de la prière comme d’une relation privilégiée avec le Père : « Toi, quand tu pries, retiretoi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret » (Mt 6, 6). 8

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