Contempler-lHistoire-sainte

216 217 xe siècle, ivoire, 20,6 x 14,4 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne L’Ascension Les livres é taient des trésors. Réalisés sur des matériaux rares, fruit d’un artisanat et d’un art patients, ils recelaient des textes vénérables à copier précieusement ; plus encore, ils étaient bien souvent au service de la Parole, trésor du croyant. Paroles d’ivoire Des manuscrits du Moyen Âge, on connaît le parchemin et les enluminures, mais moins les somptueuses couvertures. L’époque carolingienne est riche de ces objets réalisés pour des évangéliaires ou des sacramentaires (qui rassemblaient des prières et textes liturgiques) : des planchettes de bois nommées « ais » supportaient les plats d’une couverture orfévrée d’argent ou d’or sertissant des pierres précieuses. Au centre pouvait se trouver un panneau d’ivoire, représentant souvent (surtout sur le plat supérieur) la crucifixion. Bien que l’ivoire, contrairement aux gemmes, ne soit doté par l’Écriture d’aucun symbolisme, sa couleur en faisait un matériau idéal pour parler des choses divines. Comme l’or il était propre à signifier un ailleurs plus beau, plus pur, éternel. L’époque carolingienne est une période de renaissance artistique, due notamment au désir de Charlemagne d’émuler l’Empire romain et favorisée par une certaine stabilité politique qui a pu attirer des artistes venus des franges européennes, et contribuer ainsi à un style enté sur la tradition romaine et byzantine mais enrichi d’apports variés. Dans ce qui correspond à l’actuelle France, trois centres artistiques se distinguent : Reims, Tours et Metz. Cette dernière ville est la capitale du royaume d’Austrasie, le berceau de la dynastie carolingienne (par les Pépinides), très favorisée par Charlemagne qui combla son Église de privilèges.

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