8 Prières des chrétiens Introduction 9 faisant des pauses de silence, en ne prenant que quelques textes si le temps manque. L’essentiel est de rejoindre en nous-mêmes, au fond du cœur, celui qui nous convoque à la prière et prie en nous la prière des fils. Se dire que chacun ne prie pas seulement en son nom propre, mais que « je suis toujours foule. » Élargir son cœur à tous, à toutes, à d’autres points de vue, à d’autres situations… En ce sens, personnaliser les termes généraux des intercessions, mettre des noms sous les mots. Ne pas en « rajouter » : cela peut être un danger pour la prière vocale. Les textes sont denses, riches : s’y tenir. Les goûter plutôt que les multiplier. Habiter une demeure plutôt que faire du tourisme. Pour favoriser l’attention, il y a parfois des ruptures de rythme, le début de la prière n’a pas toujours la même forme, on ne termine pas toujours de la même façon, cela permet aussi de garder l’attention éveillée, sans réciter des formules de façon mécanique. Même seul, chacun pourra entrer dans une action liturgique : le langage poétique de l’hymne ou du poème, la marche avec le peuple de Dieu (dans le psaume ou le cantique biblique), l’écoute de la Parole de Dieu, la réponse de l’Église à cette parole, soutenant et appelant la nôtre propre. La prière liturgique a sa forme propre qu’il faut essayer de respecter. Dans une vie chrétienne, il peut aussi y avoir place pour la prière privée, silencieuse, personnelle : méditation, oraison ; place aussi pour la prière partagée avec les frères : révision de vie, partage d’Évangile ; place encore pour d’autres formes de prière vocale : rosaire, etc. À chacun de trouver l’équilibre de sa prière et les formes qui lui conviennent le mieux. On gardera à l’Esprit que la liturgie célèbre le salut, annoncé, réalisé et promis en Jésus Christ. Par sa mort et sa résurrection, toute vie, toute souffrance, les nôtres et Des temps pour prier Les Heures La journée est rythmée par les deux grands temps forts de la prière : le matin et le soir. Sanctifier le temps qui passe, matin et soir, est une pratique qui remonte, au-delà des Apôtres, à l’Ancien Testament. Les premières communautés chrétiennes, telles que nous les décrivent Luc et Paul, reprenaient ainsi une coutume juive, qu’elles nous ont transmise. Si les moines ont fait de la « Liturgie des Heures » un des pôles de leur existence, si, sept fois le jour, ils prolongent la louange et l’intercession, le Concile a demandé de remettre en honneur la prière du matin et du soir pour le peuple chrétien. « Les Laudes, comme prière du matin, et les Vêpres, comme prière du soir, qui, d’après la tradition de l’Église universelle, constituent les deux pôles de l’Office quotidien, doivent être tenues pour les heures principales et doivent être célébrées en conséquence. » (Constitution sur la Liturgie, 89.) C’est pourquoi ce livre puise dans la Liturgie des Heures pour aider les chrétiens à prier matin et soir. Prier la liturgie des Heures Se choisir une heure favorable, un lieu qui convienne, les attitudes les meilleures pour soi : à genoux, assis, debout, en marchant, etc. Se préparer par un temps de silence, de reprise de toute sa journée devant le Seigneur, de réveil du don de la foi. Quand on sera entré dans la prière, ne jamais se hâter. Prendre le temps, le plus tranquillement possible, de lire les textes, les uns après les autres, en réfléchissant, en
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