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26 D’une manière qui confine à l’abstraction, Maître Bertram représente le ciel dans un coin de l’univers invisible, doré, où se tient Dieu. Les étoiles, la Lune et le Soleil y sont représentés avec une poésie qui n’est pas sans rappeler le Cantique de frère Soleil de François d’Assise : Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures, spécialement messire frère Soleil, par qui tu nous donnes le jour, la lumière. […] Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles : dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles. La Trinité Andreï Roublev (vers 1360-1427 ou 1430) Vers 1410-1427 Tempera sur bois, 142 × 114 cm Moscou, galerie Tretiakov Pour représenter la Trinité, un seul Dieu en trois personnes, Andreï Roublev met en scène les trois mystérieux visiteurs reçus par Abraham au chêne de Mambré (cf. Gn 18,1-16). 27 Verbe incréé ! source féconde […] Tu parais ! ton verbe vole ; Comme autrefois la parole Qu’entendit le noir chaos De la nuit tira l’aurore, Des cieux sépara les flots, Et du nombre fit éclore L’harmonie et le repos ; Ta parole créatrice Sépare vertus et vice, Mensonges et vérité ; Le maître apprend la justice, L’esclave la liberté ; L’indigent le sacrifice, Le riche la charité ; Un Dieu créateur et père En qui l’innocence espère, S’abaisse jusqu’aux mortels ; La prière qu’il appelle, S’élève à lui, libre et belle, Sans jamais souiller son aile Des holocaustes cruels ! Nos iniquités, nos crimes, Nos désirs illégitimes, Voilà les seules victimes Qu’on immole à ses autels ! L’immortalité se lève Et brille au-delà des temps ; L’espérance, divin rêve, De l’exil que l’homme achève Abrège les courts instants ; L’amour céleste soulève Nos fardeaux les plus pesants ; Le siècle éternel commence, Le juste a sa conscience, Le remords son innocence ; L’humble foi fait la science Des sages et des enfants ! Et l’homme, qu’elle console, Dans cette seule parole Se repose deux mille ans ! Verbe incréé ! source féconde ! ALPHONSE DE LAMARTINE Alphonse de Lamartine (1790-1869), écrivain et poète majeur du romantisme français, a été habité toute sa vie par la question de Dieu. Plusieurs de ses œuvres en témoignent. Dans son «Hymne au Christ », paru dans l’important recueil des Harmonies poétiques et religieuses (1830), le poète donne à son hommage à Jésus, Fils de Dieu, la forme d’une prière liturgique. Alphonse de Lamartine, «Hymne au Christ » (extraits), Harmonies poétiques et religieuses, 1830.

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