poster OFFERT DÉcouvre CE LIEU VIVANT ET MYTHIQUE Fabrique TON HAMAC ET TON APPEAU Rencontre ROBIN DES BOIS ET HILDEGARDE DE BINGEN BD INÉDITE PAR LE CRÉATEUR DES FAMILI US 7-12 ANS N° 1 LA Pour que les enfants s’émerveillent ! FORÊT DES COLORIAGES ET DES BRICOLAGES DES ACTUS ET DES JEUX DE L’ART DE BELLES HISTOIRES PLEIN DE BD sept.-octobre 2022 Nouveauté
Zélie et Gustin Par Nicolas Doucet
SOMMAIRE ! AU SAINT HUBERT La BD Page 20 Jouons ! Page 44 Je contemple Page 8 ACTUS Livres, expos… Page 5 DOSSIER Page 10 QU’EST-CE QU’UNE FORÊT ? HAMAC LAND ART L’ Atelier Pages 24- 25 Un peu de lecture ! Page 30 Étienne au cœur de la forêt LA CHANSON DES OISEAUX LES APPEAUX Page 34 Ballades, balades… de la forêt Les quatre saisons Page 33 Je contemple Page 36 OU Conifères ? Feuillus LA FORÊT PAR PETITES TOUCHES… DE PINCEAUX Page 38 Histoire de l’ART CUISINE FORESTIÈRE L’ Atelier Page 42 Hildegarde de Bingen Voyage ! Page 40 Page 43 Chasse aux trésors L’interview de Page 28 Par ici le débat ! Page 26 Page 24 L’interview de ROBIN DES BOIS RECETTES D’HILDEGARDE L’ Atelier Page 29 CABANE • ÉCOSYSTÈME • LÉGENDES • BIBLE • SAINTS
Cher lecteur, chère lectrice, C’est la rentrée pour ! Tu tiens entre tes mains le premier numéro de ce nouveau magazine, te rends-tu compte ? Alors, prêt à entrer dans l’univers mystérieux de la forêt ? Tes pas écrasent les premières feuilles mortes, un écureuil file se cacher en haut d’un tronc, les oiseaux pépient et volètent autour des branches… Ah, la forêt… quelle merveille! Après les incendies ravageurs de cet été, tu comprends d’autant plus qu’il faut en prendre soin ! Des pages d’art, de contemplation et de poésie te permettront de savourer d’une autre façon ces arbres à perte de vue. De la BD au grand dossier, en passant par Robin des bois et Hildegarde de Bingen, les saints et les légendes, tu vas également découvrir une quantité de choses passionnantes ! Deviens un aventurier sylvestre : cabane, traces d’animaux, hamac, chasse au trésor, herbier, recettes de cuisine… À toi de jouer ! Alors viens voir , Zélie, Gustin et tous les autres, à la découverte de la forêt ! En avant, ! DE DOMINIQUE L’ÉDITO Concours photos ! Pense à envoyer une photo de tes créations ( land art, hamac, confitures, cabane, etc.) à redaction@theophile.fr (voir les conditions du concours en page 47). Parc musée L’Arboretum national des Barres, dans le Loiret, possède la plus belle collection d’arbres de France : 2 600 espèces différentes. Ouverture 2 à 3 week-ends par mois jusqu’au 1er novembre. En septembre, visites guidées sur le thème du chêne (entrée payante). Renseignements : www.arboretumdesbarres.fr Jusqu’au 1er nov. 2022 Bienvenue dans la forêt Exposition immersive au cœur de la forêt au Palais des Beaux-Arts de Lille. Forêt magique, hantée ou enchantée ? À voir : des tableaux, des sculptures, des films… Jusqu’au 19 septembre 2022, entrée payante, pba.lille.fr Jusqu’au 19 sept. 2022 Brame du cerf Au mois de septembre, au lever du jour ou à la tombée de la nuit, les cerfs poussent de puissants cris pour attirer les femelles. Pars écouter le brame du cerf dans les forêts de Chambord ou de Rambouillet, par exemple. Proposé dans certaines forêts. Réservation conseillée. Jusqu’à ce qu’il en ait assez ! / N° 1 4 N° 1 / 5 Par Sophie de Mullenheim ACTUS Livres, expos… BD forestière La forêt tropicale, tu connais ? Découvre-la en BD à travers le regard des scientifiques qui y travaillent. 24 heures dans la jungle, Lan Cook, Stacey Thomas et Nathalie Chaput, Usborne, mai 2022, 8,95 €. La forêt des saints… Saint Hubert, sa vie et sa légende, une page d’histoire. Merci aux éditions du Triomphe pour leur aimable autorisation de reproduction des planches de cette BD sur la vie de saint Hubert. Vous pourrez vous la procurer en librairie ou sur le site des éditions du Triomphe. Saint Hubert, Philippe Glogowski, éditions du Triomphe, 13,90 €. Voir page 20 BD Super projet ! J’attendais vraiment une revue chrétienne pour cette classe d ’âge. Maguelone En tant que catéchiste, je ne peux qu’approuver votre projet et le soutenir. Merci beaucoup. Colette Merci Théophile de lancer un magazine qui a du sens et qui donne du sens aux enfants. Claire Nous faisons entièrement confiance aux éditions Magnificat et aux auteurs de la revue Théophile dont les ouvrages font partie de notre bibliothèque familiale. Marie-Liesse Cher Théophile, merci d’apporter de l’’émerveillement à nos enfants ! Clotilde Très bonne initiative ! Geoffroy Toi aussi, écris à : redaction@theophile.fr OU , Courrier des lecteurs, 57 rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris cedex 19 COURRIER des lecteurs Voici quelques messages reçus à l’annonce du lancement de !
Après le volcan et avant la forêt… les pierres ! Après avoir survécu à la destruction du volcan, Zlêten, Sternon et Epsilyn cherchent refuge auprès du peuple Tektonius, qui vit dans les carrières de pierre. Alors que Sternon se retrouve à travailler la pierre avec la caste inférieure, Zlêten est propulsé dès leur arrivée parmi les grands de ce peuple. Epsilyn, blessée, ne semble quant à elle, pas libre de ses mouvements. Les tensions montent entre nos trois amis, ils vont devoir faire preuve de courage pour surmonter les épreuves qui les attendent dans ce peuple aux apparences trompeuses. Tektonius, au cœur de la pierre, Dominique Pérot-Poussielgue, Mame, septembre 2022, 15,90 €. À tes feutres ! Plonge au cœur des forêts avec ces incroyables coloriages. Peuple des forêts, Millie Marotta, Marabout, 10,90 €. Le tome 2 de la série Oxygénius sort ce mois-ci ! Au sommet des arbres Marche au-dessus des arbres, sur la canopée, en découvrant la vie de Francis Hallé, un célèbre botaniste. Découvre la forêt avec Francis Hallé, Cindy Chapelle, Marc N’Guessan, Plume de Carotte, 18 €. À ne pasmanquer! À Marseille, le musée Cosquer Méditerranée vient d’ouvrir. Il propose une reconstitution de la célèbre grotte sous-marine préhistorique découverte en 1985. www.grotte-cosquer.com Tobie Lolness Tobie ne mesure qu’un millimètre et demi et vit dans le grand chêne. Mais quand son père refuse de livrer un secret qui menace la santé de l’arbre, la vie de Tobie est menacée. Tobie Lolness, Timothée de Fombelle, Folio Junior, 8,95 €. Hôtel Heartwood Cette série de 4 livres (un pour chaque saison) te conduira dans la forêt des Fougères pour découvrir l’histoire de Mona et ses amis, les animaux qui vivent dans l’Hôtel Heartwood, un hôtel très spécial au creux d’un grand arbre ! Tu aimeras le récit mais aussi les livres en eux-mêmes qui sont absolument magnifiques : couverture reliée, pages épaisses, ravissants dessins… Régale-toi ! Hôtel Heartwood, Kallie George, Stephanie Graegin, Casterman, 12,90 €. Tome 1 : Une maison pour Mona (automne) Tome 2 : Un hiver si doux Tome 3 : Ensemble c’est mieux (printemps) Tome 4 : Enfin l’été ! Automne Hiver Printemps Été Arbres de vie La Première Guerre mondiale est sur le point d’éclater mais un homme lutte à sa manière. Il est berger et plante un arbre par jour près de chez lui. Parce que la vie est plus forte que tout. L’Homme qui plantait des arbres, Jean Giono, Folio cadet, 7,10 €. Arbres à contes Des contes traditionnels avec des arbres du monde entier. Du baobab au cyprès en passant par le banian et le cerisier. Mes plus beaux contes des arbres, Muriel Zürcher, Sarah Loulendo, Larousse jeunesse, 16,95 €. DEUX INCONTOURNABLES… La forêt en images Merveilleux films documentaires sur les forêts et leurs arbres incroyables. L’histoire de la forêt et de tous ceux qui l’ont peuplée et façonnée. Disponibles en DVD ou Blu-ray. La Toussaint Le 1er novembre, nous fêterons la Toussaint. Comme son nom l’indique, ce n’est pas la fête des morts (que l’on fête le lendemain, le 2 novembre), mais la fête de tous les saints, connus ou inconnus, ceux de nos familles, tous ceux qui sont au ciel. Fin novembre, c’est la grande fête du Christ, Roi de l’univers, car Jésus est le roi du monde ! 1er NOVEMBRE / N° 1 6 N° 1 / 7
/ N° 1 8 © ADOBE STOCK N° 1 / 9 J’écris le mot forêt Et le vent devient branche. Un écureuil se penche Et me parle en secret. Maurice Carême Je contemple Forêt de Chichester, Stane Street, Grande-Bretagne.
EAU O2 MINÉRAUX CO2 Que faire avec un arbre ? Par Gaëlle Tertrais Tu sais, bien sûr, qu’une forêt est un grand terrain recouvert d’arbres. Mais connais-tu les trois principales missions de la forêt ? Qu’est ce qu’une DOSSIER Du vivant ! La forêt abrite une multitude d’espèces animales et végétales. Mammifères, oiseaux, insectes, végétaux : elle nourrit tout un petit monde allant du cerf aux minuscules cloportes, en passant par les micro-organismes du sous-sol (champignons, larves et chenilles). Ces espèces ont besoin les unes des autres pour vivre, bien sûr, mais aussi de la forêt. Tout ceci crée un écosystème : un ensemble où chaque partie est importante pour les autres parties. Par exemple, les vers de terre qui creusent le sol permettent aux racines des arbres de s’y développer, et les oiseaux ont besoin des arbres pour fabriquer leur nid. Dans la nature, tout a du sens et trouve sa place. Que de richesses ! La forêt est essentielle à l’homme. Nous pouvons utiliser les belles richesses que la forêt nous fournit dans notre vie quotidienne. Il y a bien sûr le bois pour se chauffer ou pour fabriquer des meubles, des maisons, des bateaux ou des cathédrales. Il y a aussi tout ce qui aide à nourrir le sol ou d’autres plantations. Et connais-tu des bûcherons, des gardes forestiers ou des charpentiers ? Tous travaillent grâce à la forêt ! Dictons mélangés Retrouve la fin de ces dictons ! A. FORT COMME UN… 1. RENARD B. DROIT COMME UN… 2. LOUP C. GAI COMME UN… 3. IF D. RUSÉ COMME UN… 4. CHÊNE E. À PAS DE… 5. PINSON Pour qu’une forêt se constitue, il faut des graines, beaucoup de graines. Elles tombent en terre, et puis, avec l’humidité, elles germent. Peu à peu, les racines se forment, les tiges poussent, les troncs se dressent, les arbres grandissent et déploient leurs feuilles. Sais-tu que les graines peuvent être balayées par le vent ou transportées par les oiseaux ou les insectes ? Ainsi, parfois, les arbres poussent à des endroits inattendus ! Comme la création est belle ! Le lieu de la vie Quel lieu magnifique pour se détendre ! On aime y passer du temps, s’y promener, écouter le chant des oiseaux, observer les animaux, s’y cacher. Sais-tu que dans certaines région, des personnes y habitent ? Elles y construisent alors leur maison, y trouvent leur nourriture (champignons, châtaignes, framboises, gibier…), s’y lavent et apprennent à la connaître de jour comme de nuit. LE TRONC • Scié, fendu ou tranché Tonnellerie, ébénisterie, parqueterie, menuiseries, charpente, emballages. • Chutes de bois Combustible, panneaux agglomérés, papier, carton. • Sciure Combustible, panneaux agglomérés. LES FEUILLES ET LES PETITES BRANCHES • fertilisant pour le sol ; • habitats pour les insectes et les champignons ; • combustible. LES GROSSES BRANCHES • combustible ; • panneaux agglomérés, pâte à papier, carton. LA LITIÈRE (feuilles mortes, brindilles, bois pourri). • compost ; • engrais pour de nouvelles plantations ; • protection des plantations en hiver. Solution page 45. En France 138 espèces d’arbres 73 espèces de mammifères 120 espèces d’oiseaux 30000 espèces d’insectes et autant de champignons forêt? / N° 1 10 N° 1 / 11
une forêt qui respire ! Charade Mon premier est un espace cultivé. On presse mon deuxième pour tirer le lait. Mon troisième est la maison des oiseaux. Mon quatrième est parfois employé à la place de « nous ». Mon tout se ramasse en forêt. Solution page 45. DOSSIER Les forêts fonctionnent comme une véritable usine qui filtre et qui respire : grâce à elles, nous pouvons vivre, c’est merveilleux ! Indispensables forêts Sais-tu que les forêts régulent la température? Par la transpiration des feuilles et l’évaporation provenant du sol, la forêt produit de la vapeur qui rafraîchit l’air et limite la sécheresse. Elle est donc essentielle pour ralentir le réchauffement climatique. La forêt est aussi une protection naturelle contre le vent, les avalanches, les glissements de terrain, les crues et les inondations. Le poumon du monde ! De la lumière, de l’eau et de l’air, il n’en faut pas plus aux arbres pour vivre. Et surtout, les forêts filtrent l’atmosphère dans lequel l’homme vit. Les feuilles absorbent le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’air et rejettent de l’oxygène (O2 ). Ce phénomène est possible grâce à la photosynthèse. Le CO2 vient principalement des océans, des sols, des plantes, des animaux et des volcans – mais aussi de l’air que nous expirons et, malheureusement, des voitures et des usines. Contrairement à nous qui ne rejettons que du CO2, les océans et les forêts sont aussi capables de produire de l’oxygène qui nous permet de respirer ! Protégeons la création ! Cet été, en France, de très gros incendies ont ravagé nos forêts. À cause du dérèglement climatique, nous avons connu une grande sécheresse aux mois de juillet et d'août. En cas d'incendie, les flammes se propagent alors beaucoup plus vite. De tous les coins du pays, des pompiers sont venus pour combattre le feu. À pieds, en camion ou à bord des Canadairs, ils ont lutté des heures durant pour sauver nos arbres, nos maisons, nos villages. À notre façon, nous aussi, prenons soin de nos forêts et économisons l’eau si précieuse ! Une belle usine Pour bien accomplir leur mission de filtre et de respirateur, les arbres possèdent deux éléments essentiels : leurs racines et leurs feuilles. Les racines puisent dans le sol l’eau et les sels minéraux qui remontent dans le tronc et vont nourrir les branches et les feuilles. Elles transmettent aussi des messages à l’arbre pour qu’il se protège en cas de sécheresse ou de maladie. L’oxygène (O2) nous permet de respirer. Les feuilles contiennent de la chlorophylle, un pigment vert, qui capte l’énergie du soleil et transforme le CO2 , ainsi que l’eau (H2O) puisée par les racines, en matière organique, le glucose, et en oxygène. Le glucose nourrit le tronc, les branches et les racines et permet à l’arbre de se développer. La photosynthèse ? / N° 1 12 Photos : ADOBE STOCK Lève la tête et observe les frondaisons : les branches ne se touchent pas ! Elles laissent un espace de 10 à 50 cm entre elles. Est-ce pour laisser passer la lumière? Éviter de se transmettre des maladies? On ne le sait pas très bien mais ce qui est sûr, c’est que la nature est bien faite ! La « timidité » des arbres Feuillage des arbres.
/ N° 1 14 N° 1 / 15 Cambium : fine couche du tronc appelée parfois « seconde écorce ». Le cambium permet de générer du bois, donc de faire grandir l’arbre en épaisseur. DOSSIER La Ça nous forêt... dépasse ! Te voilà au cœur de cette forêt ! Ces grands arbres, cette pénombre, c’est impressionnant ! Certains sont bien plus âgés que tes grands-parents… C’est bien mystérieux, tout ça. Longévité des arbres La durée de vie d’un arbre dépasse de loin celle d’un homme. Selon leur espèce, les arbres peuvent vivre des centaines, voire des milliers d’années ! • Les arbres fruitiers, noisetiers, bouleaux : 100 ans. • Les ifs et les tilleuls : 1500 ans. • Les oliviers : plus de 2000 ans. Le plus vieil olivier a 3000 ans et se trouve en Crète. • Les chênes figurent parmi les arbres les plus vénérables : entre 500 et 2500 ans. • Le record revient au sequoia : 3000 à 4000 ans. • Un des plus vieux arbres du monde est un épicéa de Suède, baptisé Old Tjikko, dont les racines sont vieilles de 10000 ans. Respect ! L’arbre et le divin Plongeant leurs racines sous la terre et élevant leurs branches vers le ciel, les arbres ont toujours été vus comme un trait d’union entre l’homme et Dieu. Par la renaissance de leur feuillage et leur cycle de vie sans cesse renouvelé, ils sont aussi un symbole de vie, de renaissance et d’éternité. Les arbres, comme toute la création, nous parlent de Dieu. La forêt est un refuge pour de nombreux ermites qui y cherchent la solitude et l’élévation de l’âme : saint Roch, saint Gilles ou saint Corentin. Bois de cœur support de l’arbre Aubier circulation de la sève Écorce Calculer l’âge d’un arbre coupé C’est facile ! Il suffit de compter les cernes de l’arbre. Ce sont les cercles concentriques que tu peux voir à l’intérieur de son tronc coupé. Chaque cerne représente une année. À toi de compter ! Une forêt pour les générations futures Planter un arbre et le voir grandir demande du temps, de la patience et des soins. L’arbre nous fait entrer dans un temps long qui dépasse celui d’une vie d’homme (et même de plusieurs !). La nature nous apprend la patience, la gratitude devant la beauté de la création ; elle nous entraîne aussi à l’humilité car lorsqu’on plante un arbre ou une forêt, ce n’est pas pour soi mais pour les générations futures. L’homme a la responsabilité de conserver et de transmettre aux générations futures ces forêts si belles. Sa bonne gestion est importante car ces arbres font partie de notre maison commune, comme le dit le pape François en parlant de la création, dans son encyclique Laudato Si’ (un texte sur l’écologie et le respect de cet environnement créé par Dieu pour l’homme). Sous le règne de Louis XIV, Colbert, alors ministre de la Marine, a fait planter une forêt de pins dans les Landes, qui n’étaient qu’un désert de dunes et de marécages. Il en a fait la plus grande forêt artificielle d’Europe, en prévision du bois nécessaire à la construction des bateaux de la Marine française des siècles à venir. La forêt landaise, plantée au XVIIe siècle par Colbert, puis par Napoléon III au XIXe siècle. © ADOBESTOCK Contes et légendes La forêt a inspiré beaucoup de contes et légendes. Peut-être parce que c’est un lieu obscur et sauvage qui n’obéit pas aux lois des hommes. On y perd ses repères, on y fait d’étranges rencontres : animaux parlants, ogres mangeurs d’enfants, farfadets ou sorcières, nymphes ou araignées géantes... Ne seraient-ils pas la représentation de notre côté obscur, ou l’incarnation de nos peurs ? C’est aussi un refuge pour les hors-la-loi (voir le portrait de Robin des bois page 24) qui y trouvent tout ce qui est nécessaire à leur survie : eau, alimentation, bois pour se chauffer et pour s’abriter. Complice, la forêt brouille les pistes et cache ceux qui veulent échapper à leurs ennemis. Certaines légendes font de la forêt un lieu initiatique où le héros se découvre courageux et capable de résister à ses ennemis extérieurs comme intérieurs. C’est le cas des chevaliers de la Table ronde, comme Yvain, le Chevalier au lion. PHOTOS : ADOBESTOCK Quel est l’âge de ce sapin ? Pour connaître l’âge d’un épicéa, compte le nombre de verticilles, ces groupes de branches qui partent d’un même endroit du tronc. L’épicéa pousse d’un verticille par an. Ensuite, ajoute le chiffre 3 et tu auras l’âge de ce sapin ! Devinette Solution page 45.
DOSSIER dans la bible Les arbres Sais-tu que l’arbre est très présent dans la Bible ? En voici quelques extraits en images. La création La Bible commence avec une histoire d’arbres, dans le jardin d’Éden : «Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toutes sortes d’arbres à l’aspect désirable et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. » (Genèse 2, 9) Abraham et le chêne de Mambré L’arbre est souvent le lieu de la rencontre, comme les trois messagers qui viennent voir Abraham sous le chêne de Mambré et lui annoncer qu’il aura un fils : «Abraham dit : “Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur. Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre.”» (Genèse 18, 3-4) Zachée Zachée fait une rencontre surprenante avec Jésus du haut d’un sycomore. Et Jésus s’invite dans sa maison : « Zachée cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : ”Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison.“ Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. » (Luc 19, 3-6) La croix Pour les chrétiens, la croix rappelle aussi un arbre tendant ses branches horizontalement pour s’ouvrir à toute l’humanité et pointant vers le ciel pour nous relier à Dieu. Apocalypse La Bible, qui a commencé dans un jardin, se termine dans une ville où se trouve aussi... un arbre : « Au milieu de la place de la ville, entre les deux bras du fleuve, il y a un arbre de vie qui donne des fruits douze fois : chaque mois il produit son fruit ; et les feuilles de cet arbre sont un remède pour les nations. » (Apocalypse 22, 2) Le figuier stérile ou desséché Cet arbre est utilisé dans la Bible pour désigner Israël, le peuple de Dieu. Dans l’histoire du figuier stérile, Dieu attend que nous portions du fruit, que nous soyons bons avec les autres, que nous ayons soif d’Amour. Et c’est Jésus qui rassemblera tous ceux qui veulent porter du fruit : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : ”Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?“ Mais le vigneron lui répondit : ”Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.“ » (Luc 13, 6-9) La graine de moutarde Même lorsqu’on est tout petit, on peut grandir en force et en sagesse, comme Jésus. Ainsi, cette graine de moutarde minuscule est devenue un arbre : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ. Quand elle a poussé, elle devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. » (Matthieu 13, 31-32) / N° 1 16 N° 1 / 17
Hubert était un noble du VIIe siècle qui aimait la chasse par-dessus tout. La forêt était pour lui un vaste terrain de jeu où il poursuivait sangliers, loups et chevreuils. Un jour, un Vendredi saint, il partit une fois encore chasser dans la forêt. Un cerf blanc, immense et magnifique bondit devant lui. Hubert voulut le capturer, mais le cerf l’entraîna dans une longue poursuite, sans jamais se fatiguer. Tout à coup, l’animal s’arrêta, resplendissant de lumière, une croix lumineuse entre ses bois. «Hubert ! Hubert ! dit une voix. Jusqu’à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts? Jusqu’à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme?» Hubert, bouleversé, décida de changer de vie, devint prêtre puis évêque avant de devenir un grand saint. saints DOSSIER Saint Louis sous le chêne Pour le bon roi de France, Louis IX, la justice devait être la même pour les pauvres et pour les riches. Souvent, l’été, il s’installait sous un chêne, dans son parc du château de Vincennes, près de Paris. Arbre solide et millénaire, le chêne inspire sécurité et force. Là, n’importe lequel de ses sujets pouvait venir le rencontrer pour lui demander d’arbitrer une situation, sans en être empêché par tout le protocole. Dans l’imaginaire de tous, le chêne demeure, grâce à saint Louis, l’arbre de la justice. Saint Hubert et le cerf Saint Colomban et le premier sapin de Noël Colomban fait partie de ces moines irlandais venus évangéliser l’Europe au VIe siècle. Près de Luxeuil, dans les Vosges, où il fonda un monastère, Colomban remarqua un immense sapin vénéré comme un arbre sacré par la population païenne. Le soir de Noël, avec ses compagnons, il vint l’illuminer avec des torches et y dessina une grande croix de lumière visible de toute la vallée. Les villageois, éblouis, accoururent et Colomban leur raconta alors l’histoire de la naissance de Jésus. Ils se convertirent et Colomban inventa, ce soir-là, le sapin de Noël ! La ses et forêt Pour construire un autel, il te faut • des rondins bien réguliers pour l’autel (8 gros rondins superposés + 6 rondins plus longs pour faire une claie pour la table) ; • une nappe blanche (elle peut être maintenues par 4 cailloux lisses aux 4 coins) ; • de la ficelle ; • un bouquet de fleurs sauvages ; • un crucifix fait avec deux bâtons fixés ensemble par un mi-bois (encoche taillée sur chaque bâton pour qu’ils s’encastrent parfaitement), à planter dans le sol ou à fixer sur l’autel. Il n’y a plus qu’à laisser monter nos prières vers le ciel ! Vie contemplative, aventure, rencontre avec Dieu… la forêt a une place toute particulière dans la vie de certains saints. Les connais-tu ? Une messe en forêt Qu’y a-t-il de plus beau qu’une messe en forêt, entouré de grands arbres, comme des colonnes d’église ? Cette cathédrale de nature est l’endroit idéal pour vivre une messe tout proche du ciel. © AGSE Saint François et les oiseaux Après avoir renoncé à une vie de plaisirs et aux gloires militaires, François se fit moine mendiant près d’Assise, en Italie. Très vite, de nombreux amis se joignirent à lui. Sa douceur et sa bonté touchaient chacun, même le terrible loup de Gubbio que François put apprivoiser. Un jour qu’il passait près d’un ruisseau, des oiseaux semblaient l’attendre. Il leur parla de Dieu et ils se posaient sans crainte sur ses épaules, volaient autour de lui et louaient Dieu en chantant ! Lors de sa mort, des alouettes vinrent chanter au milieu de la nuit, à une heure où habituellement elles ne chantent pas, pour honorer celui qu’on appelle le « saint aux oiseaux ». © FOTOTECA GILARDI / BRIDGEMAN IMAGES © CHÂTEAU DE VERSAILLES, DIST. RMN-GRAND PALAIS / CHRISTOPHE FOUIN © BNF, DIST. RMN-GRAND PALAIS / IMAGE BNF © BRIDGEMAN IMAGES Dans le numéro Les cathédrales, t’a montré un très beau saint Hubert, sauras-tu le retrouver ? / N° 1 18 N° 1 / 19
13 ST HUBERT 32 P 07_ST HUBERT 32 P 22/06/2013 16:13 Page13 12 ST HUBERT 32 P 07_ST HUBERT 32 P 22/06/2013 16:13 Page12 / N° 1 20 N° 1 / 21 Cette légende se déroule en Aquitaine, au VIIe siècle. Un jour qu’Hubert part en forêt, comme d’habitude, il fait une incroyable rencontre… SAINT HUBERT PHILIPPE GLOGOWSKI Les planches de cette BD ont été gracieusement fournies par les éditions du Triomphe.
15 ST HUBERT 32 P 07_ST HUBERT 32 P 22/06/2013 16:14 Page15 14 ST HUBERT 32 P 07_ST HUBERT 32 P 22/06/2013 16:14 Page14 / N° 1 22 N° 1 / 23
Prince des voleurs ROBIN DES BOIS Empreintes Si tu regardes bien, tu repèreras de nombreuses traces d’animaux en forêt. À ton avis, à qui ces empreintes appartiennent-elles ? Relie chacune à son propriétaire. Fabrique ton propre hamac ! Il te faut : de la cordelette un peu épaisse (idéalement du sisal en 3 mm) en grande quantité, des ciseaux ou un couteau, une branche et… de la patience ! Solide : choisis du bois vert de préférence et des branches plus épaisses pour les montants principaux. Étanche : recouvre-la de feuillages entrelacés et en couche épaisse. Discrète : repère un endroit à l’abri des regards des promeneurs. De la peinture qui pousse, c’est possible ! Avec tes parents, mixe 3 poignées de mousse bien propre (sans terre ni impuretés), 2 yaourts nature, 2 verres de bière et 1 cuillère à café de sucre. Dessine avec cette peinture sur une ardoise par exemple ou un morceau de carton, et vaporise ton dessin avec de l’eau tous les 2 jours. Tu verras, la peinture pousse ! express ! Recette Profite d’une promenade en forêt pour rapporter mille trésors : morceaux d’écorce, marrons, mousse, fougère, feuilles, glands, petits cailloux, coquilles d’escargots vides, baies de fragonnette (faux houx), etc. Ensuite, à toi la créativité ! Dessine une œuvre d’art à même le sol. Tu peux imaginer une figure géométrique (spirale, par exemple), un paysage, un visage, une fleur… Et si tu veux garder un souvenir de tes créations, colle les éléments sur un morceau de carton. LAND ART HAMAC Découpe 8 morceaux de cordelette de 6 m de long environ. Plie chaque morceau en deux et fixe-les à intervalle régulier sur la branche. Tresse ton hamac de cette façon jusqu’au bout. C’est un peu long ! Retire le morceau de bois. Attache solidement chaque extrémité de ton hamac avec de la cordelette. Ensuite, noue les brins de cordelette deux par deux en alternant d’un rang sur l’autre. Puis accroche ton hamac entre deux arbres. 3 A D 1 2 3 6 5 4 B E C F Solution page 45. D’où vient ton nom? J’ai vécu au Moyen Âge, en Angleterre, au temps du roi Richard Cœur de Lion. On m’appelle Robin des bois car je vis caché dans la forêt de Sherwood avec mes joyeux compagnons. Qui sont tes compagnons ? Le plus fidèle d’entre eux s’appelle Petit Jean. Gare à ses coups de bâton lorsqu’il se laisse emporter par son caractère ! Il y a aussi Will l’Écarlate et Allan, le ménestrel. Et lemoine ? Ah, frère Tuck ! Ce cher homme veille au salut de notre âme… et ce n’est pas une mince affaire ! C’est un moine généreux et plein de malice. Mais sais-tu qu’il passe le plus clair de son temps aux fourneaux ? Il nous régale de ses plats de castor, poisson, écrevisse, lièvre ou lapin ! Attention, il veille aussi au jeûne prescrit par l’Église, trois fois par semaine. Vous vivez tous dans la forêt ? Oui ! La forêt de Sherwood nous sert de refuge. Si tu y vas, tu y trouveras des chênes, des châtaigniers, des bouleaux et surtout de grands ifs. Ma bande et moi vivons dans les branches du plus vieil arbre de la région : le chêne majeur. Notre forêt est protégée par deux rivières, la Meden et la Maun, comme un château entouré par ses douves. Es-tu un voleur ? Oui, mais pas n’importe lequel ! Je prends aux riches seigneurs de quoi nourrir les pauvres du comté de Nottingham. Je rétablis la justice pour les paysans épuisés par les impôts du prince Jean. Je leur rends les fruits de leur dur labeur. Est-ce toi qui as fabriqué ton arc ? Entièrement ! Je me suis servi de branches d’if. Grâce à cet arbre, on peut fabriquer les plus beaux arcs dumonde : grands et souples, à la détente prodigieuse ! Veuxtu l’essayer ? En forme de tipi, coincée entre deux arbres ou au milieu des fougères, une cabane digne de ce nom doit être : CABANE, MODE D’EMPLOI L’interview de L’ Atelier 1 2 4 Par Alexandre Meyer Par Sophie de Mullenheim PHOTOS : ADOBESTOCK © ADOBESTOCK / N° 1 24 N° 1 / 25
PHOTOS : ADOBESTOCK Par Sophie de Mullenheim Un mot : les conifères tiennent leur nom de leurs fruits qui ont la forme… d’un cône. On les appelle aussi parfois les « résineux ». D’ailleurs, sentez ce parfum de résine dans une forêt de conifères : comme dans une boîte de bonbons à la sève de pin ! Une forme : les conifères, larges à la base et pointus en haut, ont une allure élancée vers le ciel. Ils sont fiers et altiers ! Une qualité : les aiguilles des conifères sont persistantes, elles ne tombent pas en hiver. Plus fines que les feuilles, elles ne craignent pas le froid. Le mélèze pourtant fait exception à la règle. En hiver, il n’a plus une aiguille sur le caillou ! Même pas peur de l’hiver ! grâce aux conifères, les oiseaux et les petits animaux peuvent rester bien au chaud. Des arbres qui ne se dégarnissent pas et gardent toute leur superbe, c’est quand même mieux, non ? Sapin ou pas ? souvent, on emploie le mot « sapin » (à Noël, par exemple) alors qu’il s’agit d’un épicéa. Pour éviter toute confusion, chaque arbre a un nom latin. L’avantage ? L’arbre est connu sous le même nom dans le monde entier. Antibobo : certains conifères produisent de la résine, un liquide collant qui éloigne les herbivores trop gourmands et agit surtout comme un pansement lorsque l’arbre est blessé. Star de la Bible : n’en déplaise aux feuillus, l’arbre symbole de la gloire de Dieu, c’est un conifère ! Le cèdre du Liban, s’il vous plaît ! Un mot : feuillus vient du mot… feuilles. Mais qu’est-ce qu’une feuille pour les botanistes ? C’est la partie aérienne d’un végétal. Elle se compose d’une fine tige, le pétiole, et d’un limbe, la partie plate de la feuille. C’est beau les feuilles ! Il y en a de toutes les formes, même en cœur pour le tilleul. Une forme : les feuillus ont une silhouette souvent ronde et ramassée. La silhouette idéale ? Évidemment ! Si je vous demande de dessiner un arbre, vous ferez un feuillu ! Une qualité : la plupart des feuillus de nos forêts ont un feuillage caduc : ils perdent leurs feuilles en hiver, car la feuille a moins de lumière, se dessèche et se détache. La forêt semble se mettre en sommeil. Elle est la Belle au Bois dormant… Vive l’automne : l’automne dans une forêt de feuillus ressemble à un feu d’artifice de couleurs ! Fini le vert monotone, place au jaune, au rouge ou au orange ! Sauf que… certains feuillus gardent cependant des feuilles bien vertes à toutes les saisons. Mais en réalité, elles se renouvellent tout au long de l’année, discrètement ! Du côté des tropiques : dans les forêts tropicales, les feuillus ne perdent pas leurs feuilles en hiver… puisqu’il n’y a pas d’hiver ! Star de la Bible : à Mambré, c’est sous un feuillu, un chêne plus exactement, que Dieu est venu à Abraham, le père des chrétiens. Ce n’est pas rien… Par ici le débat ! Feuillus PHOTOS : ADOBESTOCK O U Conifères ? / N° 1 26 N° 1 / 27
/ N° 1 28 N° 1 / 29 Il te faut • 1 grosse poignée de feuilles d’orties • 1 pomme de terre • 1 cube de bouillon • Sel, poivre Recette • Avec un adulte, fais cuire ta pomme de terre dans 1 litre d’eau avec le bouillon en cube. Quand tu plantes un couteau dedans facilement, elle est cuite. • Fais revenir tes feuilles d’orties à la poêle dans un peu de beurre. • Mélange orties, pomme de terre, eau, sel et poivre et mixe le tout. • Ajoute, si tu veux, une cuillère de crème fraîche. MIAM ! Le savais-tu ? Le sapin se reconnaît à ses cônes qui poussent dressés vers le ciel. Ceux de l’épicéa, eux, pendent vers le sol. L’ Atelier recettes d’Hildegarde Les aiguilles de l’épicéa ou du sapin sont savoureuses. Que dirais-tu de préparer avec une bonne tisane à boire en fin de journée ? Il te faut • Des branches d’épicéa ou de sapin • De l’eau Recette • Le bout des branches des sapins se sépare souvent en trois. Coupe les deux petits rameaux qui partent sur le côté, ce sont les plus tendres. • Mets-les dans un bol, écrase-les grossièrement et verse de l’eau frémissante dessus. Laisse infuser 10 à 15 minutes puis filtre avec une petite passoire. C’EST PRÊT ! Les orties, ça se mange… Chaude ou froide, la soupe d’ortie est fameuse. Et, rassure-toi, tu ne risques pas de te piquer la langue ! Si tu veux, sucre ta tisane avec un peu de miel. Cueille les feuilles d’orties les plus tendres, celles qui sont tout en haut de la tige. Si tu glisses tes doigts sous les feuilles pour couper la tige, tu pourras la cueillir sans te piquer. Mais la meilleure technique pour éviter les piqûres, ce sont les gants épais ! ! Astuce Ramasse de jolies feuilles en automne puis glisse-les sous de gros livres pour les aplatir. Ensuite, colle-les dans un cahier pour te fabriquer un herbier. Pour chaque feuille, inscris son nom en français… et en latin ! C’est ainsi que font les vrais botanistes. Complète chaque page avec des dessins : la silhouette de l’arbre ou son fruit. Herbier express PHOTOS : ADOBESTOCK Vous étiez docteur ? Je n’étais pas médecin mais en 2012, j’ai été proclamée sainte et 35e docteur de l’Église. Depuis mon enfance, j’ai reçu des visions du ciel. À mon époque, les grands princes de ce monde, le pape ou même saint Bernard ont pris conseil auprès de moi. Quel était votremétier alors ? Abbesse, mais on venait de loin pour être soigné dans mon abbaye bénédictine. Dans deux livres, je raconte combien les aliments, les pierres, les plantes ou même la musique sont essentiels pour garder une bonne santé du corps et de l’âme. La musique ? Oui, une musique très vivante. Comme une promenade en forêt, elle est capable de soigner les âmes. J’ai aussi inventé une nouvelle langue, avec plus de mille mots, et même un alphabet. Tu pourras essayer de les déchiffrer si tu veux ! Hildegarde de Bingen, c’est votre vrai nom ? Oui, même s’il sonne comme une annonce SNCF – « gaaare de Bingen ! » – je ne suis pas née dans un train mais en Allemagne, il y a presque mille ans. C’était une terre couverte de forêts. Mille ans ! À une époque où il n’y avait pas d’ordinateurs ni de téléphones ? Oui. On se servait de notre mémoire pour retenir les choses… Toi, sais-tu reconnaître un chêne ou un tremble ? Et si tu te blessais en forêt, saurais-tu te soigner ? J’ai été louveteau mais... je crois que non. Eh bien moi, oui ! Je t’aurais préparé une petite décoction de saule ou trouvé des baies de genévrier pour te guérir. J’ai toujours observé la nature, appris à connaître les plantes et leurs qualités médicinales. J’ai aussi retenu le nom des pierres, la disposition des étoiles… de Bingen Hildegarde Dans la forêt, je m’arrête un instant. Je me concentre. Je hume ces odeurs variées. Merci Seigneur pour mon nez. Je suis attentif aux oiseaux qui chantent des airs différents et qui pourtant s’accordent. Merci Seigneur pour mes oreilles. Ma main est posée sur un tronc : je sens cette nature, création de Dieu, et m’y sens en paix. Merci Seigneur pour mon corps. J’aperçois les feuilles qui dansent dans le vent. Merci Seigneur pour mes yeux. Merci Seigneur pour cette création, aide-moi à en prendre soin et à « pousser » en force et en sagesse, comme Jésus ! Petite méditation en forêt Solution page 45. Dans les forêts de France, je suis l’arbre le plus typique et mes feuilles sont très reconnaissables. Pour trouver mon nom, place les lettres suivantes dans l’ordre (2 mots) : N H Ê C E É C L O P D É N U 1098 - 1179 Que diriez-vous à des enfants de 7 à 12 ans aujourd’hui ? Émerveillez-vous toujours de la nature, car elle nous a été donnée par Dieu comme un cadeau. Ce que je disais à mon époque fonctionne bien sûr pour vous. Plus vous irez en forêt, plus vous en découvrirez les richesses. Alors profitez-en et prenez-en soin ! L’interview de Par Cyril Lepeigneux Dans l’ordre ! © ADOBESTOCK © ADOBESTOCK Tisane sylvestre Par Sophie de Mullenheim
se retourna, affolé, et aperçut un énorme sanglier qui fonçait vers lui tête baissée. Malgré la panique qui l’envahissait, il se souvint qu’il ne fallait pas courir tout droit devant un sanglier. Il fit un bond sur le côté et se plaqua derrière un tronc, juste au moment où la bête, lancée à pleine vitesse, arrivait sur lui. Le sanglier furieux, freina des quatre pattes et secoua la tête. Étienne s’élança alors en courant vers l’animal en hurlant comme un fou. – Allez ! Va-t’en ! cria-t-il. L’animal parut surpris une seconde et partit à toute vitesse à travers les fourrés. Étienne courait encore quand il trébucha sur une branche au sol et s’étala de tout son long sur le tapis de feuilles mortes. – Aïe ! Ma cheville ! Il voulut se relever, mais il avait trop mal. Il resta par terre, la tête enfouie dans l’humus odorant. La terre fraîche le rassurait. Il s’endormit peut-être jusqu’à ce qu’une voix le tirât de son hébétude. – Eh ! Petit ! Tout va bien ? Étienne leva péniblement la tête et aperçut le plus étrange bonhomme qu’il eut jamais vu. Il était épais comme un chêne. Il avait les cheveux longs et broussailleux et des vêtements sans âge. D’une main étonnamment forte, il releva Étienne et le hissa sur son dos. L’homme marcha dix minutes et déposa Étienne sur un tapis de mousse, à l’entrée d’une cabane. Une chienne rousse l’accueillit par des jappements joyeux. Sans un mot, l’homme donna au garçon à manger et à boire et appliqua une pâte épaisse sur sa cheville. – Reste ici, lui dit-il enfin. Demain, je te ramènerai chez toi. Qui était cet homme étrange ? Épuisé par ses aventures, Étienne plongea dans un profond sommeil. Lorsqu’il se réveilla, le lendemain, un franc soleil perçait les houppiers2. L’homme était en train de faire cuire un porridge sur le feu et lui tendit une écuelle en bois. – Qui êtes-vous, osa demander Étienne. – Je m’appelle Carlo. – Et vous habitez là ? – Oui, ça fait dix ans. La forêt me donne tout : la nourriture, l’eau, le bois, la musique des oiseaux et l’amitié des bêtes. Que me faut-il de plus ? L’homme avait l’air sympathique. – Tiens, poursuivit Carlo, regarde cette bergeronnette qui vient tous les matins prendre son petit déjeuner avec moi. Un oiseau menu s’approcha en sautillant et picora quelques miettes avant de lancer des trilles vers le ciel en guise de remerciements. Étienne sourit. TIENNE au cœur de la forêt Étienne passait, comme chaque année, ses vacances chez ses grands-parents, en bordure de la forêt de Rochesombre. Un soir, à la veillée, Grand-Père raconta une ancienne légende du pays : – Dans les grands pins, au pied de la montagne noire, vit un oiseau très rare aux plumes fauves et dont le chant ensorcelant attire les hommes au fond des forêts. À vrai dire, peu de gens ont vu cet animal farouche. Il n’apparaît qu’aux hommes les plus courageux. À ces mots, le regard du garçon s’anima. Il se leva et dit : – Moi, je le trouverai ! Et j’en rapporterai une plume ! – Vas-y, mon garçon ! Je suis sûr que tu y arriveras. Dès le lendemainmatin, Étienne fourra dans son sac à dos une gourde, un peu de nourriture et une boussole. Il embrassa ses grands-parents et partit, plein d’espoir et d’ardeur. Le chemin était bien repérable à travers les fougères. Le soleil matinal lançait ses éclats entre les feuilles des arbres, comme mille petits miroirs mouvants. Étienne se sentait libre comme le vent. Il respira à pleins poumons. Une odeur musquée flottait dans les sous-bois. L’odeur de la forêt... Au bout d’une heure de marche, cependant, le chemin s’évanouit dans les taillis1. Étienne était bel et bien perdu. Il réfléchit et se dit : – Je dois aller vers la montagne noire. Orientant sa boussole vers le sommet qui pointait au-delà des cimes des arbres, il mit le cap vers le nord-est et se remit en marche. Le soleil montait dans le ciel et l’air devenait plus étouffant. Autour de lui, les arbres étaient plus serrés, les sous-bois plus sombres. Il entendit une branche craquer. Malgré la chaleur, il frissonna. Un cri soudain le fit sursauter : ouf ! ce n’était qu’un oiseau qui s’envolait lourdement. Au lieu de l’exaltation du matin, il sentit monter la peur. C’est alors que le silence fut transpercé par une galopade tonitruante ! Étienne Un peu de lecture ! © SŒUR KATERI Par Gaëlle Tertrais / N° 1 30 N° 1 / 31
N° 1 / 33 Printemps Quel cri de joie à l’arrivée du printemps ! Quel émerveillement de fêter Jésus ressuscité, à Pâques, et d’admirer la résurrection de la nature, dans un éblouissant feu d’artifice de fleurs, de jeunes pousses et de vert tendre. Seigneur, toi qui es mort pour nous, apprends-nous à prendre soin de ce qui est essentiel. Été Puis viennent les jours paresseux de l’été, les joies des vacances, la chaleur supportée à l’ombre des grands arbres, la saison des fruits mûrs cueillis sur les branches…Merci Seigneur pour ce soleil que tu m’offres et toute la beauté des vacances ! Donne-moi ta lumière chaque jour de ma vie. Automne Les jours plus courts, le mauvais temps, les arbres qui se dénudent… mais aussi les marrons bien brillants et les feuilles multicolores qui jonchent le sol ! Seigneur, ces couleurs chatoyantes sont le feu ardent que je t’offre en remerciement pour toutes les personnes, vivantes et décédées, qui m’entourent ! Hiver La nuit tombe tôt et les forêts tendent vers le ciel leurs longues branches décharnées. C’est le temps de l’attente, pour préparer ton coeur à la venue du Sauveur, petit enfant blotti dans une crèche. Seigneur, merci pour ce magnifique cadeau que tu me fais : aide-moi à toujours voir l’essentiel au milieu du superflu ! de la forêt Les quatre saisons Au cours de la matinée, Carlo lui montra comment fabriquer un arc avec une branche de noisetier. Étienne se mit à l’ouvrage avec application. Le temps n’avait plus d’importance. L’après-midi, Carlo partit seul chasser le lièvre. Dans le jour déclinant, Étienne observait une colonie de fourmis quand, tout à coup, des branches frémirent et un chevreuil fit son apparition ! L’animal huma l’air, tourna vers Étienne sa fine tête puis s’élança d’un bond léger dans les taillis. – Il était tout près ! raconta Étienne, encore ébloui par cette vision, au retour de Carlo. Ils mangèrent le lièvre cuit à la broche puis Carlo dit en se levant : – Je vais te raccompagner chez toi. Mais avant cela, je voudrais te montrer quelque chose… En boitillant, Étienne suivit le vieil homme dans la forêt. Ils atteignirent une futaie 3 où les pins s’élevaient vers le ciel. Ils s’assirent sur un tronc et restèrent immobiles, sans parler. « Patience », chuchota Carlo. De temps en temps, Étienne levait les yeux vers les hautes frondaisons et ses pensées, sans le vouloir, se faisaient prières. Soudain, Carlo murmura : – Le voilà ! Un grand oiseau vint alors se poser sur une haute branche. Il avait un plumage brun avec un plastron vert et une large queue en éventail. Étienne sentit son cœur battre plus vite. Était-ce l’oiseau mythique dont parlait son grand-père ? – Le grand tétras, annonça Carlo avec du respect dans la voix. L’oiseau émit un chant étrange. Au moment de prendre son envol, une de ses plumes tomba au sol en voletant. Étienne alla la ramasser. Elle était d’un beau brun doré. Le soir même, Carlo reconduisit Étienne chez ses grands-parents. – Regarde Grand-Père ! dit Étienne rempli de joie et de fierté, la plume du grand tétras ! – Bravo mon garçon, fit le grand-père avec un clin d’œil complice à Carlo, tu es devenu un vrai homme des bois ! 1 Ensemble de petits arbres et arbustes. 2 Les branches qui se trouvent au sommet des arbres. 3 Ensemble de grands arbres aux troncs droits et très hauts. Jeu de mémoire A. Le lièvre B. Le sanglier C. La bergeronnette D. Le chevreuil E. Le grand tétras 1. picore les miettes du repas 2. émet un chant étrange 3. est cuit à la broche 4. fonce sur Étienne 5. s’élance d’un bond léger dans les taillis Solution page 45. © ADOBESTOCK Par Anne-Sophie Chauvet As-tu bien lu l’histoire d’Étienne ? Sans tricher, saurais-tu relier chaque animal à son rôle ?
NUIT JOUR À l’aube, au crépuscule, à midi ou à minuit, jamais la forêt ne cesse de vivre ! Les appeaux Couper une branche d’un arbre comme le noisetier d’environ 2 cm de diamètre et d’environ 7 cm de long. Avec tes parents, coupe-la dans le sens de la longueur et évide-la un peu. Fixe le tout avec deux élastiques : ton appeau est prêt ! Pour l’utiliser, tiens la languette de chaque côté. Lorsqu’elle est tendue, souffle dessus à travers la fente… et guette la buse ! 1 2 4 Sais-tu que lors de tes promenades en forêt, tu pourrais essayer d’appeler les oiseaux ou le gibier ? Tu ne me crois pas ? C’est pourtant simple ! Il te suffit pour cela de fabriquer un appeau : c’est un instrument avec lequel on imite le cri des animaux (tout spécialement le chant des oiseaux) et que les chasseurs utilisent beaucoup ! Veux-tu en fabriquer un ? Voici un bricolage qui te permettra d’imiter le cri de la buse ! Prends une pochette plastique transparente pour classeur, récupère la languette blanche du côté et place-la entre les deux morceaux de bois. Elle doit dépasser un peu de chaque côté. 3 est un petit matin d’été, l’herbe est un peu humide de rosée. Tout est calme, le soleil darde ses premiers rayons de feu à travers quelques nuages cotonneux. Le bleu si intense de la nuit laisse place à une aube annonciatrice d’une magnifique journée ! La forêt derrière la maison bruisse de mille bruits insolites habituellement recouverts par le tintamarre du quotidien. Bien protégée par les premières broussailles, les petits arbres de la lisière et des taillis plus touffus, une petite clairière s’éveille paisiblement au son du chant d’un oiseau. Est-ce un rouge-gorge ? Un pinson ? Une grive musicienne ? Les uns après les autres, les oiseaux rejoignent le merveilleux chœur de l’aube et annoncent à la forêt que le jour est là. Un renard qui revient de sa chasse, ayant trouvé quelque mulot ou musaraigne comme festin, s’enfuit soudain en sentant le sol trembler. Les buissons s’écartent, les branches se cassent… C’est une famille de sangliers ! Ils grognent, s’ébrouent, grattent le sol de leurs longues défenses… L’herbe ne survivra pas à ce passage ! Ces ébats sauvages font fuir les quelques lièvres qui gambadaient dans les hautes herbes, entre les pattes d’une biche. Le soleil est maintenant haut dans le ciel. Comme répondant à l’appel d’un signal secret, les animaux regagnent les profondeurs de la forêt. Que feront-ils de leur journée, dans ces taillis invisibles, avant le crépuscule ? Qui sifflera le début de la récréation du soir : une chouette, partant pour sa grande chasse nocturne ? Ou le ballet des chauves-souris qui viendront saluer les habitants peuplant les lieux à la belle étoile… À toi de jouer ! As-tu déjà vécu une belle expérience en forêt ? Raconte ton histoire et envoie-la à . Les meilleurs textes de ce concours d’histoires seront publiés sur le site www.theophile.fr/concours (voir les conditions du concours en page 47). CONCOURS FORÊT, , 57 rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris cedex 19. Ballades, balades… LA CHANSON OISEAUX DES C’ Chanter en forêt Tu connais très certainement la célèbre comptine Dans la forêt lointaine mais l’as-tu déjà chantée en canon ? Le premier commence à chanter et le deuxième commence à son tour à la fin de la première phrase. Dans la forêt lointaine On entend le coucou Dans la forêt lointaine On entend le coucou Du haut de son grand chêne Il répond au hibou Du haut de son grand chêne Il répond au hibou Coucou coucou Coucou hibou coucou Coucou coucou Coucou hibou coucou Premier chanteur Deuxième chanteur © ADOBESTOCK La buse est un rapace, imite son cri en fabriquant un appeau. Par Anne-Sophie Chauvet / N° 1 34 N° 1 / 35
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